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Werke Johannes Chrysostomus (344-407) In epistula ad Romanos commentarius Commentaire sur l'épître aux Romains
PROLOGUE POUR LES HOMÉLIES SUR L'EPITRE AUX ROMAINS.

2.

Que personne ne croie en ceci notre peine inutile, et ne regarde cette question comme oiseuse et de pure curiosité : la date de chaque épître a un grand, intérêt pour le but que nous nous proposons. Car, quand je vois Paul écrire aux, Romains et aux Colossiens sur les mêmes objets, mais non de la même manière : à ceux-là avec une grande condescendance, comme quand il leur dit : « Accueillez celui, qui est faible dans la foi , sans disputer sur les opinions car l'un croit qu'il peut manger de tout, et l'autre qui est faible ne mange que des légumes » (Rom. XIV,1, 2); et aux Colossiens, sur le thème sujet, mais avec plus de liberté : « Si donc vous êtes morts avec le Christ aux éléments de ce monde , pourquoi vous laissez-vous imposer des lois comme si vous viviez dans ce premier état du monde? Ne mangez pas, vous dit-on, ne goûtez pas, ne touchez pas. Toutes choses qui périssent par l'usage qu'on en fait, ne sont point en honneur, mais pour le rassasiement de la chair » (Col. II, 20,23); quand je vois, dis-je, cette différence, je n'en trouve pas d'autre raison que la diversité même des temps. En effet, au commencement il fallait user de condescendance; dans la suite, cela n'était plus nécessaire. On le voit encore souvent agir de même dans d'autres circonstances. Telle est la conduite que tiennent un médecin et un maître : ni médecin ne traite de la même façon ceux qui commencent à être malades et ceux qui entrent en convalescence; ni le maître n'en use de la même manière avec les petits enfants et ceux qui demandent un enseignement plus avancé. Ainsi Paul écrit sur un ton différent aux uns et aux autres selon le sujet et l'occasion (et il le fait voir en disant aux Corinthiens : « Quant aux choses dont vous m'avez écrit » (I Cor. VII, 1) ; et en déclarant la même chose aux Galates dès le début et tout le long de sa. lettre).

Mais aux Romains, pour quel motif et à quelle occasion leur a-t-il écrit? On le voit leur rendre témoignage qu'ils sont abondamment pourvus en, vertu et en tout genre de connaissance, au point d'être capables de corriger les autres. Pourquoi donc leur a-t-il écrit? Il le dit lui-même : « A cause de la grâce que Dieu m'à donnée pour être le ministre de Jésus-Christ ». (Rom. XV, 15, 16.) C'est ce qui lui fait dire dès le commencement : « Je suis redevable, et (autant qu'il est en moi), je suis prêt à vous évangéliser, vous aussi qui êtes à Rome ». (Ib. I, 14, 15.) Et ce qu'il dit d'eux, par exemple, qu'ils sont capables de corriger les autres , ou autres choses semblables, il le dit surtout par minière d'éloge et d'exhortation; néanmoins il était besoin de les corriger aussi par lettres. Comme il n'était point encore venu à Rome, il emploie un double moyen pour les mettre en règle : l'utilité de ses lettres et l'attente de son arrivée.

Car telle était cette sainte âme; elle embrassait l'univers entier, elle portait tout le monde avec elle, estimant comme la plus précieuse parenté celle qui est selon Dieu; il les aimait tous comme s'il les eût enfantés; bien plus, jamais amour paternel n'égala le sien. Telle est en effet la grâce de l'Esprit; elle fait sentir des douleurs plus vives que celles de l'enfantement charnel, et manifeste un amour .bien plus ardent. On peut le remarquer surtout dans l'âme de Paul : la charité semble lui donner des ailes, il est continuellement en mouvement, il ne s'arrête, il ne se fixe nulle part. Ayant appris que le Christ avait dit : « Pierre; m'aimes-tu ? Pais mes brebis » (Jean, XXI, 15), et avait fixé là le terme extrême de l'amour,. il a donné de cet amour des preuves prodigieuses. Imitons donc son zèle : Si nous ne pouvons convertir l'univers, des villes, des nations entières, qu'au moins chacun règle sa maison, sa femme, ses enfants, ses amis, ses voisins. Et que l'on ne dise pas : Je suis sans expérience et sans instruction.. Personne n' était plus ignorant que Pierre, ni plus expérimenté que Paul. C'est lui-même qui l'avoue, et sans rougir « A la vérité, je suis inhabile pour là parole, mais non pour la science ». (II Cor. XI, 6.) Et pourtant cet ignorant et cet inhabile ont vaincu des milliers de philosophes, ont fermé la bouche à une foule de rhéteurs, uniquement. en vertu de leur zèle et de la grâce de Dieu. Quelle excuse aurons-nous donc, nous qui ne pouvons pas même suffire à vingt personnes, qui ne sommes pas même utiles aux membres de notre famille ? Ce sont là d'inutiles objections et de vains prétextes : ce n'est pas le défaut de science ou d'habileté qui empêché d'instruire, mais la paresse et le sommeil de l'indifférence. Secouons donc ce sommeil, exerçons tout notre zèle sur les membres de notre maison, afin qu'après les avoir solidement établis dans la crainte de Dieu, nous jouissions ici-bas d'un repos parfait et que nous méritions les biens innombrables de l'autre vie, par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, par qui et en qui la gloire soit rendue au Père et en même temps au Saint-Esprit; maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

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