2. L'Église et la Synagogue.
Il commence donc son Epître en ces termes : « Paul, serviteur de Jésus-Christ, appelé à l'apostolat, séparé du troupeau pour l’Evangile de Dieu 1. » Il établit ainsi brièvement et en deux mots une distinction entre la dignité de l'Église et l'ancienne Synagogue. Car l'Église tire son nom du mot appeler, tandis que Synagogue veut dire attroupement. L'expression : être appelé, s'applique plutôt aux hommes et celle de : s'attrouper, s'applique plutôt aux animaux : de là vient que ordinairement et dans son sens propre le mot troupeau se dit des animaux. Aussi, quoique, dans les saintes Écritures, l'Église elle-même soit très-souvent nommée le troupeau de Dieu, et le bercail de Dieu, cependant les hommes qui y sont, par comparaison, appelés troupeau, appartiennent à la vie ancienne. On voit par là que l'éternelle vérité n'est pas leur aliment, et que les promesses temporelles, comme une nourriture grossière , peuvent seules les satisfaire. « Paul, serviteur de Jésus-Christ, a donc été appelé à l'apostolat ; » et cette vocation l'a rendu membre de l'Église. De plus il a été séparé du troupeau pour l'Évangile de Dieu; » mais de quel troupeau a-t-il été séparé, si ce n'est du troupeau de la Synagogue, en supposant que les expressions latines sont absolument conformes aux expressions grecques qu'elles traduisent.
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Rom. I, 1. ↩
