CHAPITRE IV. FONDEMENTS DE LA FOI CATHOLIQUE.
5. Je passe d'abord sous silence cette sagesse sincère et véritable dont la connaissance n'est possible en cette vie qu'à un petit nombre d'hommes spirituels; les autres n'en connaissent que les éléments les plus simples, mais du moins cette connaissance n'est accompagnée d'aucune hésitation ; ce qui leur donne cette heureuse assurance, ce n'est pas, la vivacité de leur compréhension, mais la simplicité de leur foi. Je garderai donc le silence sur cette sagesse, dont vous niez la présence dans l'Eglise catholique; j'y consens d'autant plus volontiers que je trouve assez d'autres garanties qui me retiennent dans son sein. Ce qui me frappe d'abord, c'est le consentement unanime des nations et des peuples; c'est le spectacle d'une autorité engendrée par les miracles, nourrie par l'espérance, augmentée par la charité, affermie par la durée. Ce qui, me frappe encore, c'est la chaire de Pierre à qui le Seigneur, après la résurrection, a confié le soin de paître ses brebis, c'est aussi cette imposante succession du sacerdoce, couronnée par l'épiscopat qui découle directement du pontificat lui-même. Ce qui me frappe enfin, c'est ce nom si beau de catholique que seule l'Eglise a obtenu et conservé au sein de cette multitude d'hérésies qui surgissent de toute part. Je le sais, tous les hérétiques ont la prétention de se dire catholiques, mais quand un étranger se présente et demande où est le temple catholique, jamais on ne le conduit à la basilique ou à la demeure des hérétiques. Est-il étonnant dès lors que des liens aussi chers que ceux du nom chrétien retiennent étroitement attaché au sein de l'Eglise, lors même que par l'effet de notre lenteur intellectuelle, ou en punition de fautes de notre vie, la vérité n'a pas encore révélé à nos yeux toute sa divine splendeur? Chez vous, je ne trouve aucun de ces caractères qui m'invitent et m'enchaînent; vous faites soutier haut la promesse de la vérité, et voilà tout. Et cependant, j'avoue que si vous parvenez à rendre cette vérité si évidente qu'elle ne laisse place à aucun doute, à aucune incertitude, je la préfère elle seule à tous les caractères qui me retiennent dans le catholicisme. Mais si vous vous contentez de la promettre sans jamais la donner, je vous le déclare, rien ne m'arrachera à cette foi qui m'enchaîne par tant de noeuds à la religion catholique.
