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Werke Hieronymus (347-420) Des vanités du siècle
CHAPITRE PREMIER. Néant des travaux de l'homme et de ses connaissances.

V. 1

« Les paroles de l'Ecclésiaste, fils de David et roi de Jérusalem. » L'Ecriture nous apprend en termes exprès que Salomon, fils de David, a eu trois noms différents : on l'a d'abord nommé Salomon, c'est-à-dire : pacifique; il est aussi appelé Ididia, ce qui signifie : le bien-aimé du Seigneur ; enfin il prend lui-même à la tête de ce livre la qualité et le nom de Coëleth, qui veut dire : prédicateur, parce qu'il y parle à tous les hommes en général, pour les détromper de la vanité de toutes les choses visibles. On lui donna les noms de « pacifique, » et de« bien-aimé du Seigneur, » à cause que de son temps le peuple d'Israël jouit d'une profonde paix, et que Dieu donna à ce roi des marques très particulières de bonté et de prédilection. Nous trouvons aussi les noms de « bien-aimé»et de « pacifique » dans les titres du psaume quarante-quatrième et du psaume soixante-onzième; car bien que ces psaumes soient une prophétie qui regarde Jésus-Christ et son Eglise, et que ce que le Saint-Esprit y dit surpasse infiniment la félicité et la puissance du roi Salomon, il est pourtant vrai que le fond de l'histoire de ces deux cantiques regarde la personne de ce prince, qui était la figure de notre « roi de paix. »

Il est remarquable que Salomon a écrit autant de livres qu'il a eu de noms différents, savoir : le livre des Proverbes, le livre de l'Ecclésiaste et le Cantique des cantiques. Dans les Proverbes il enseigne les commençants, et il leur montre comme à de petits enfants les devoirs de la piété, en les instruisant par des sentences et des maximes abrégées. C'est pourquoi il use souvent de ces termes : « Mon fils, écoutez, etc. » Dans l’Ecclésiaste il a dessein d'instruire des Hommes qui ont acquis la maturité de l'âge, et qui sont capables de comprendre qu'il n'est rien dans le monde de longue durée, que tout passe et s'évanouit en peu de jours. Enfin dans le livre des Cantiques il fait parler les hommes consommés dans la vertu, qui par un parfait mépris du siècle se sont préparés à l'union et aux embrassements de l'époux céleste; car si nous ne commençons par quitter les vices, et si nous ne renonçons aux pompes du siècle pour nous disposer à l'avènement et aux visites de Jésus-Christ, nous ne serons point dignes de lui dire : « Qu'il me donne un baiser de sa bouche. » C'est à peu près l'ordre et la méthode que les philosophes gardent dans les choses qu'ils apprennent à leurs disciples : ils leur enseignent d'abord la morale ; ensuite ils les font passer à la connaissance des choses naturelles et de la physique ; et quand ils nient que leurs sectateurs ont fait du progrès dans ces sciences, ils leur apprennent la logique et l'art de raisonner.

Ce qu'on doit encore remarquer plus soigneusement est que les titres sont tous différents dans les trois ouvrages de Salomon. Nous lisons donc ce titre suivant à la tète des Proverbes: Les paraboles de Salomon, fils de David et roi d'Israël, au lieu que nous lisons ainsi dans le livre de l'Ecclésiaste : Les paroles de l'Ecclésiaste, fis de David et roi de Jérusalem. Mais dans le titre des Cantiques nous ne trouvons ni « fils de David, » ni « roi d'Israël », ou de « Jérusalem ; » on y voit simplement ces paroles : Cantique des cantiques de Salomon. Cette diversité de titres ne laisse pas d'avoir des rapports tout mystérieux avec les ouvrages mêmes; car les maximes des Proverbes regardent le commun et les douze tribus d'Israël , qui sont comme des enfants sans aucune connaissance, et qui ne sont capables que des premières instructions de la piété et de la crainte du Seigneur. Il n'en est pas de même du livre de l'Ecclésiaste, destiné à nous inspirer le mépris du monde : les exhortations que l'auteur y l'ait conviennent particulièrement aux habitants de Jérusalem, la ville capitale du royaume d'Israël, où était comme le centre de l'ambition et des pompes du siècle. Quant au livre du Cantique clos cantiques, il est propre à ceux qui ne désirent que les choses du ciel et qui ne soupirent qu'après la céleste patrie. Entre ces trois ordres et ces trois états, ceux qui commencent dans la piété ont besoin de l'autorité ou de la dignité paternelle pour les soutenir dans les voies de la justice; ceux qui ont déjà fait quelques progrès clans la vertu s'animent de plus en plus sous la puissance d'un roi qui les gouverne dans l'équité; mais pour les parfaits et ceux qui reconduisent par amour et non par la crainte, il est inutile de leur mettre devant les veux les noms de pire et de roi, qui pourraient leur imprimer du respect et de la crainte: le seul nom propre de Salomon suffit pour les attacher à leurs devoirs. Aussi, parmi les parfaits, l'amour réduit tout à l'égalité et à l'unité; le maître et le disciple sont une même chose, et les rais y oublient leur grandeur et leur majesté : Aequalis magister est, et nescit esse se regem. En voilà assez pour le sens littéral.

Pour ce qui est du sens spirituel , il est facile de trouver en Jésus-Christ les noms de « pacifique » , de « bien-aimé » et de « prédicateur , » puisque c'est lui-même qui a détruit le mur de séparation , qui a éteint dans son sang nos inimitiés anciennes, pour de deux peuples n'en faire qu'un seul ; et qui nous dit à tous : « Je vous donne ma paix, je vous laisse ma paix. » C'est aussi en parlant à ses disciples que le Père éternel le nomme son fils bien-aimé : « Celui-ci est mon fils bien-aimé, dans lequel j'ai mis toute mon affection. Ecoutez-le. », Les aveugles, dans l’Evangile, ont reconnu qu'il était le vrai fils de David ; ils ont crié à haute voix : « Fils de David, avez pitié de nous ; » ce qu'une grande multitude de peuple confessa enfin en criant tous ensemble « Hosanna au fils de David! » Quant à la qualité «d'ecclésiaste » ou de « prédicateur, » elle lui appartient par préférence à tous les prophètes, parce qu'il est le Verbe et la sagesse de Dieu le Père, et qu'après avoir formé des apôtres et des prédicateurs, il les a envoyés porter son Evangile jusqu'aux extrémités de la terre. C'est donc sans fondement que certains libertins s'imaginent que le livre de l'Ecclésiaste nous porte à la volupté et aux plaisirs des sens, lui qui nous apprend au contraire que tout ce qu'on voit dans le monde n'a point de solidité ni de consistance, et que nous ne devons point rechercher passionnément des biens qui périssent entre nos mains au moment que nous croyons les posséder : Nec debere nos ea stuidiose appetere, quae dum tenentur intereant.

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Des vanités du siècle

Inhaltsangabe

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