V. 3
« Que retire l'homme de tout le travail dont il est occupé sous le soleil? » Après que l'Ecclésiaste a dit en général que tout n'est que vanité, il vient à un détail particulier des vanités et des misères de ce monde. Il commence par les hommes , dont il montre la vanité et l'inutilité des travaux : les uns s'accablent de peines et de soins pour amasser des richesses; les autres s'étudient à donner une noble éducation à leurs enfants; quelques-uns sont insatiables d'honneur et de gloire , et quelques autres enfin ne sauraient vivre que pour faire de nouveaux bâtiments; mais au milieu de toutes ces occupations, ils se voient souvent enlevés de ce monde par une mort subite , et ils apprennent par une fatale expérience que ces paroles de l'Evangile sont écrites pour leur condamnation : « Insensé que vous êtes ! cette nuit même on va vous ravir la vie; et à qui laisserez-vous ces biens que vous avez amassés ? » Il est d'autant plus vrai que tous les travaux des hommes sont inutiles pour eux-mêmes qu'il est certain qu'ils n'emportent rien de ce monde, et qu'ils retournent en terre aussi nus qu'ils en étaient sortis.
