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Works Tertullian (160-220) De virginibus velandis

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De Virginibus Velandis

II.

[1] Sed nolo interim hunc morem veritatis deputare; consuetudo sit tantisper, ut consuetudini etiam consuetudinem opponam. Per Graeciam et quasdam barbarias eius plures ecclesiae virgines suas abscondunt; est et sub hoc caelo institutum istud alicubi, ne qui gentilitati Graecanicae aut barbaricae consuetudinem illam ascribat. [2] Sed eas ego ecclesias proposui, quas et ipsi apostoli vel apostolici viri condiderunt et puto, ante quosdam. Habent igitur et illae eandem consuetudinis auctoritatem; tempora et antecessores opponunt magis quam posterae istae. Quid observabimus, quid eligimus? [3] Non possumus respuere consuetudinem, quam damnare non possumus, utpote non extraneam, quia non extraneorum, cum quibus communicamus scilicet ius pacis et nomen fraternitatis. Una nobis et illis fides, unus deus, idem Christus, eadem spes, eadem lavacri sacramenta, semel dixerim, una ecclesia sumus. Ita nostrum est, quodcumque nostrorum est, ceterum dividis corpus. [4] Tam hic, sicut in omnibus varie institutis et dubiis et incertis fieri solet, adhibenda fuit examinatio, quae magis ex duabus tam diversis consuetudinibus disciplinae dei conveniret, et utique ea deligenda, quae virginis includit, soli deo notas -- quibus, praeter quod a deo, non ab hominibus captanda gloria est, etiam ipsum bonum suum erubescendum est: virginem magis laudando quam vituperando confundas, quia delicti durior frons est, ab ipso et in ipso delicto impudentiam docta --; nam illam consuetudinem, quae virgines negat, dum ostendit, nemo probasset nisi aliqui talis quales virgines ipsae. [5] Tales enim oculi volent virginem visam, quales habet virgo, quae videri volet; invicem se eadem oculorum genera desiderant; eiusdem libidinis est videri et videre. Tam sancti viri est subfundi, si virginem viderit, quam sanctae virginis, si a viro visa sit.

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Du voile des vierges

II.

Mais je ne veux pas encore appuyer la vérité sur la coutume. Qu'elle reste un moment coutume, afin que j'oppose aussi la coutume à la coutume. Dans la Grèce et dans plusieurs contrées barbares qui en dépendent, plusieurs Eglises voilent leurs vierges. Et de peur qu'on n'aille s'imaginer qu'elle est particulière aux idolâtres grecs ou barbares, cette pratique s'observe même sous notre ciel. Je ne cite pour exemple que des Eglises fondées par des Apôtres ou par des hommes apostoliques, et, j'imagine, sous les yeux de quelques-uns d'entre eux. Ces Eglises ont donc aussi bien que les nouvelles l'autorité de la coutume; de plus, elles opposent les temps et les prédécesseurs, ce que ne peuvent les Eglises venues après elles. A quoi nous en tenir? quel parti embrasser? Nous ne pouvons rejeter une coutume que nous ne pouvons condamner: elle n'est pas étrangère, puisqu'elle ne vient pas d'étrangers, mais d'hommes avec lesquels nous partageons les prérogatives de la paix et le nom de frères. Entre eux et nous, même foi, même Dieu, même Christ, même espérance, mêmes sacrements du baptême. En un mot, nous sommes une même Eglise. Conséquemment tout ce qui appartient aux nôtres nous appartient.

Au reste, vous divisez le corps de l'Eglise. Ici toutefois, selon qu'il est d'usage dans toutes les institutions différentes, douteuses et incertaines, il faut examiner laquelle de ces deux coutumes si opposées est plus conforme à la doctrine de Dieu. Par conséquent, il faudra se déterminer pour celle qui voile les vierges, connues de Dieu seul, puisqu'ayant à rechercher leur gloire auprès de Dieu et non des hommes, elles doivent même rougir de leurs avantages. Il est plus facile de troubler une vierge par la louange que par les reproches, parce que le front de la pécheresse, moins facile à s'émouvoir, s'est formé à l'impudence dans le péché et par le péché. Personne, en effet, n'eût approuvé la coutume qui désavoue les vierges en les faisant voir, si quelques hommes ne s'étaient rencontrés semblables à ces vierges elles-mêmes. Des yeux qui veulent voir une vierge ne diffèrent pas des yeux d'une vierge qui désire d'être vue. Ces yeux se souhaitent mutuellement: même convoitise dans l'ardeur de voir et d'être vue. Il est aussi naturel à l'homme chaste de rougir à l'aspect d'une vierge, qu'à la vierge pure de rougir à l'aspect d'un homme.

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Du voile des vierges
On the Veiling of Virgins Compare
Über die Verschleierung der Jungfrauen. (BKV) Compare
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Elucidations - On the Veiling of Virgins

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