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Works Tertullian (160-220) De virginibus velandis

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De Virginibus Velandis

V.

[1] Sed quoniam ita mulieris nomen usurpant, ut non putent competere illud nisi ei soli, quae virum passa sit, probari a nobis oportet proprietatem eius vocabuli ad sexum ipsum, non ad gradum sexus pertinere, quo communiter etiam virgines censeantur. [2] Cum hoc genus secundi hominis a deo factum est in adiutorium hominis, femina illa statim mulier cognominata est, adhuc felix, adhuc digna paradiso, adhuc virgo: Vocabitur, inquit, mulier. Habes itaque nomen, non dico iam virgini commune, sed proprium, quod a principio virgo sortita est. [3] Sed ingeniose quidam de futuro volunt dictum vocabitur mulier, quasi quae hoc futura esset, cum virginitatem resignasset, quoniam et adicit: Propterea relinquet homo patrem et matrem et conglutinabitur mulieri suae et erunt duo in carne una. Ostendant igitur primo, uti sit subtilitas ista, si de futuro mulier cognominata est, quod interea vocabulum acceperit; non potest enim sine vocabulo praesentis qualitatis suae fuisse. [4] Ceterum quale est, ut, quae in futurum vocaretur nomine designato, in praesenti nihil cognominaretur! Omnibus animalibus Adam nomina imposuit et nemini ex futura condicione, sed ex praesenti institutione, cui conditio quaecumque serviret, hoc appellata, quod ex primordio voluit. [5] Quid ergo tunc vocabatur? Atquin quotienscumque in scriptura nominatur, mulier appellatur, antequam nupta, et numquam virgo, cum virgo; hoc nomen tum unum illi fuit, et quando nihil prophetico modo dictum est. [6] Nam cum scriptura refert fuisse nudos duos, Adam et mulierem eius, nec hoc de futuro sapit, quasi mulierem dixerit eius in praesagio uxoris, sed quoniam et innupta illius mulier ut de substantia eius: Hoc, inquit, os ex ossibus meis et caro ex carne mea vocabitur mulier. [7] Hinc ergo tacita conscientia naturae ipsa divinitas animae in usum sermonis eduxit nescientibus hominibus -- sicut et alia multa, quae ex scriptura fieri et dici solere alibi poterimus ostendere --, uti mulieres nostras dicamus uxores, quamquam et improprie quaedam loquamur; nam et Graeci, qui magis vocabulo mulieris in uxore utuntur, alia habent propria vocabula uxoris; sed malo hunc usum ad scripturae testimonium deputare. [8] Ubi enim duo in unam carnem efficiuntur per matrimonii nexum, 'caro ex carne et os ex ossibus' vocatur secundum originem mulier eius, ex cuius substantia incipit censeri facta uxor. Ita mulier non natura nomen est uxoris, sed uxor condicione nomen est mulieris. Denique mulier et non uxor dici potest, non mulier autem uxor dici non potest, quia nec esse. [9] Constituto igitur nomine novae feminae, quod est mulier, et explicito quod prius fuit, id est nomine assignato, convertit iam ad propheticam rationem, uti diceret: Propter hanc relinquet homo patrem et matrem. Adeo separatum est nomen a prophetia quantum et ab ipsa persona, ut non utique de ipsa Eva dixerit, sed in illas feminas futuras, quas in matrice generis feminini nominarit. [10] Alioquin non Adam relicturus erat patrem et matrem, quos non habebat, propter Evam; ergo non ad Evam pertinet, quia nec ad Adam, quod prophetice dictum est; de maritorum enim condicione praedictum, qui ob mulierem parentes suos erant relicturi, quod in Evam cadere non potuit, quia nec in Adam. [11] Si ita res est, apparet non propter futurum mulierem cognominatam, ad quam futurum non pertinebat. Eo accedit, quod ipse rationem eius nominis edidit; cum enim dixisset: Vocabitur mulier: Quoniam ex viro suo sumpta est et ipso adhuc virgine. Sed dicemus et de viri nomine suo loco. [12] Nemo itaque nomen ad prophetiam interpretetur, quod ex alia significatione deductum est, praesertim cum appareat, ubi de futuro nomen acceperit, illic scilicet, ubi Eva cognominatur, personali iam vocabulo, quia naturale praecesserat. Si enim Eva mater viventium est, ecce ex futuro cognominatur, ecce uxor et non virgo praenuntiatur. Hoc erit vocabulum nupturae; ex nupta enim mater. [13] Ita hic quoque ostenditur non de futuro mulierem tunc nominatam, quae postmodum acceptura erat futurae condicionis suae nomen. Responsum satis est ad hanc partem.

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Du voile des vierges

V.

Mais puisque nos adversaires emploient ce nom de femme en soutenant qu'il ne peut convenir qu'à celle qui est engagée dans le mariage, il faut que nous prouvions que la propriété de ce terme convient à tout le sexe et non à une partie du sexe, de manière que les vierges elles-mêmes y sont comprises. Lorsque cette seconde espèce de créature humaine fut faite par Dieu « pour être la compagne de l'homme, » la femme reçut dès le moment de sa naissance le nom qui la désigne, innocente encore, digne encore du paradis, vierge encore. « Elle s'appellera femme, » dit-il. Voilà donc un nom, je ne dis pas commun à la vierge, mais qui lui est propre, puisque c'est une vierge qui le reçoit à son origine. Mais quelques esprits subtils veulent que ces mots, « elle s'appellera femme, » ne s'appliquent qu'à l'avenir, comme qui dirait: « Elle sera femme quand elle aura perdu sa virginité, » parce qu'ensuite on lit: « L'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, et ils seront deux dans une même chair. » Qu'ils nous montrent donc d'abord, pour soutenir cette interprétation, quel est le nom qu'elle a porté dans l'intervalle, s'il est vrai qu'elle n'a été nommée femme que par rapport à l'avenir. Car il ne se peut qu'elle ait manqué d'un nom qui exprimât sa qualité présente. D'ailleurs n'est-il pas étrange qu'elle ait eu un nom qui lui convînt dans l'avenir, sans en avoir un qui la caractérisât dans le présent? « Adam donna des noms à tous les êtres vivants, » il n'en désigna aucun par sa qualité future; mais, consultant ce qu'ils étaient dans le moment, il les nomma tous d'après ce que réclamait leur état actuel. Quel était donc alors le nom de la première femme? Il est certain que toutes les fois qu'elle est nommée dans l'Ecriture, elle est appelée femme avant d'être épouse, et jamais vierge, même lorsqu'elle était vierge! Ce nom est son nom unique, et il lui est donné dans un sens qui n'a rien de prophétique. L'Ecriture rapporte en effet « qu'Adam et sa femme étaient nus; » ce mot ne s'applique point à l'avenir, comme par une sorte de prédiction qui transforme la femme en épouse; il indique seulement que, sans être mariée, elle était sa femme comme étant tirée de sa substance: « Ces os de mes os, dit-il, cette chair de ma chair s'appellera femme. »

De là vient que, par une inspiration secrète de la nature, la divinité de l'ame elle-même a introduit à l'insu des hommes, comme il est arrivé pour beaucoup d'autres choses, soit dans nos actions, soit dans nos paroles, ainsi, que nous le prouverons par l'Ecriture, l'usage où nous sommes de nommer du nom de femmes celles qui sont nos épouses. Toutefois ce langage est souvent impropre; car les Grecs, qui se servent plus volontiers du mot de femme pour désigner l'épouse, ne laissent pas d'avoir d'autres termes spéciaux pour l'exprimer. Mais j'aime mieux en rapporter la raison au témoignage de l'Ecriture. Ainsi, lorsque par le lien du mariage, les deux parties ne sont plus qu'une seule chair, cette chair de la chair de l'homme, cet os de ses os, s'appelle, conformément à son origine, sa femme depuis qu'elle est devenue son épouse par l'union des deux substances. Conséquemment le nom de femme est le nom que l'épouse tient de sa nature; celui d'épouse exprime une situation de la femme. Enfin une femme peut ne pas être épouse; une épouse, au contraire, ne peut pas ne pas être femme, parce qu'il est impossible qu'elle ne le soit pas.

Après avoir imposé à la nouvelle créature son nom de femme, et avoir exprimé ce qu'elle fut d'abord par l'imposition de ce nom, Adam commence à prophétiser lorsqu'il ajoute: « Pour la suivre, l'homme quittera son père et sa mère. » Le nom est aussi distinct de la prophétie que cette prophétie est distincte de la personne d'Eve, puisque ces paroles s'appliquent non pas à Eve elle-même, mais à toutes les femmes dont elle devait être un jour la mère. D'ailleurs Adam ne pouvait quitter ni père ni mère à cause d'Eve, puisqu'il n'en avait point. Ce passage tout prophétique ne regarde donc point Eve, puisqu'il ne peut s'entendre d'Adam. La prédiction qu'il renferme s'adresse aux maris qui devaient quitter leurs parents à cause de leurs femmes, ce qui ne peut s'appliquer à Eve, puisque cela ne s'applique point à Adam. Si la chose est ainsi, il est évident que ce n'est point en vue de son état futur qu'elle a été appelée femme, puisque cet état futur ne la concernait pas. Joignez à cela qu'Adam lui-même exprima la raison de ce nom. En effet, après avoir dit: « Elle s'appellera femme, » il ajouta: « parce qu'elle a été formée de la substance de l'homme, » il y mieux, de l'homme encore vierge. Mais nous exposerons en son lieu ce nom d'homme.

Ainsi, que personne n'interprète ce nom dans un sens prophétique, puisqu'il dérive d'une autre signification, surtout quand il est manifeste que là où elle reçoit un nom en vertu de sa situation future, c'est au moment où elle est surnommée Eve, nom qui lui est tout personnel, parce que déjà elle avait été appelée du nom général de femme. S'il est vrai qu'Eve signifie la mère des vivants, la voilà surnommée à cause de ce qu'elle doit être, la voilà déclarée d'avance épouse et non plus vierge. Tel sera enfin le nom de la femme mariée; car après le mariage, la maternité. Il résulte encore de là que son nom de femme, elle ne l'emprunte pas à la situation future, puisqu'elle devait recevoir plus tard le nom qui convenait à sa condition.

J'ai assez répondu à cette objection.

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