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Contre les Juifs
II.
Avançons donc, et enfermons dans des lignes fixes et certaines le point capital de toute la question : il s'agit de savoir pourquoi il faudrait croire que le Dieu qui créa l'universalité des êtres, qui gouverne le monde tout entier, qui forma l'homme de ses mains, qui sema sur la terre tous les peuples sans exception, n'aurait donné sa loi par Moïse que pour un seul peuple, au lieu de la donner pour toutes les nations. D'abord s'il ne l'avait promulguée pour toutes indistinctement, il n'eût pas permis aux prosélytes des nations de l'embrasser. Mais ainsi qu'il convient à la bonté et à la justice de Dieu, puisqu'il est le créateur du genre humain, il établit pour toutes les nations la même loi, dont il prescrivit l'observance dans des temps par lui déterminés, quand il l'a voulu, à qui il l'a voulu et comme il l'a voulu. En effet, au berceau du monde, il donna sa loi à Adam et à Eve, en leur défendant de toucher au fruit de l'arbre planté dans le milieu du paradis, et en les avertissant que s'ils enfreignaient cet ordre, ils mourraient de mort. Cette loi leur eût suffi si elle avait été respectée, puisque, dans celte loi imposée à Adam, nous trouvons le germe caché de tous les préceptes qui se développèrent ensuite dans la loi mosaïque, c'est-à-dire : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton ame. ---- Tu aimeras ton prochain comme toi-même.----Tu ne tueras point. ----Tu ne commettras point l'adultère. ---- Tu ne déroberas point. ---- Tu ne porteras pas faux témoignage. ---- Honore ton père et ta mère. ----Tu ne désireras point le bien d'autrui. » La loi primitive donnée à Adam et à Eve dans le paradis, est comme la mère de tous les préceptes de Dieu. En un mot, s'ils avaient aimé le Seigneur leur Dieu, ils n'eussent point violé son précepte; s'ils avaient aimé leur prochain, c'est-à-dire eux-mêmes, ils n'eussent point cru aux suggestions du serpent, et ils n'eussent point été homicides contre eux-mêmes en se privant de l'immortalité, parce qu'ils avaient enfreint le précepte de Dieu. De même, ils se fussent abstenus du larcin, s'ils n'avaient pas goûté secrètement du fruit de l'arbre, et s'ils ne s'étaient pas cachés sous son ombre pour échapper aux regards de Dieu. Ils n'eussent pas été enveloppés dans la même ruine que le démon, père du mensonge, s'ils n'avaient pas cru sur sa parole qu'ils deviendraient semblables à Dieu. Par là, ils n'eussent point offensé la bonté paternelle de ce Dieu, qui les avait formés du limon de la terre, comme s'il les avait tirés du sein d'une mère. S'ils n'avaient pas désiré le bien d'autrui, ils n'eussent pas goûté du fruit défendu. Ainsi dans cette loi générale et primitive, dont Dieu avait borné l'observance au fruit d'un arbre, nous reconnaissons implicitement tous les préceptes qui devaient germer plus tard et en leur temps dans la loi postérieure.
Il appartient au même législateur qui avait d'abord établi le précepte, de le retirer ensuite, parce que c'est à celui qui avait commencé à former des justes qu'il appartient d'achever de les instruire. Pourquoi s'étonner, en effet, que le fondateur de la loi l'accroisse, et que celui qui l'a commencée la perfectionne? En un mot, avant la loi de Moïse, gravée sur des tables de pierre, j'affirme qu'il exista une loi non écrite, mais comprise et observée par nos pères, en vertu des lumières naturelles. Comment Noé aurait-il été trouvé juste, si la justice de la loi naturelle ne l'eût pas précédé? D'où vient qu'Abraham a été regardé comme l'ami de Dieu, sinon par l'équité et la justice de la loi naturelle? D'où vient que Melchisédech est appelé « prêtre du Très-Haut, » si avant le sacerdoce de la loi lévitique, il n'y a pas eu de lévites qui offrissent à Dieu des sacrifices? En effet, la loi ne fut donnée à Moïse que postérieurement aux patriarches mentionnés tout à l'heure, quand le peuple fut sorti de l'Egypte, et après un intervalle de beaucoup d'années. Enfin quatre cent trente ans s'étaient écoulés lorsque la loi fut donnée à Abraham. Nous reconnaissons par là qu'il y avait une loi de Dieu avant Moïse lui-même; qu'elle ne commença point seulement à l'Horeb, au mont Sinaï ou au désert, mais que remontant au paradis, elle fut modifiée pour les patriarches, et après eux pour les Juifs, selon la nature des temps. Il ne s'agit donc plus de nous arrêter à la loi de Moïse comme à la loi principale, mais de nous attacher à celle qui est venue ensuite, que Dieu manifesta également pour les nations à une époque déterminée, et dont les prophètes nous signalèrent les progrès ainsi que la réforme. Par conséquent, nous devons croire que la loi ayant été donnée par Moïse pour un temps déterminé, elle a été observée et gardée temporairement. N'allons pas enlever à Dieu la puissance qui modifie les préceptes de la loi pour le salut de l'homme, d'après les besoins des temps.
Enfin, à celui qui prétend qu'il faut encore observer le sabbat comme un moyen de salut, et la circoncision du huitième jour, à cause de la menace de mort qui y est attachée, je dirai : Montrez-nous qu'autrefois les justes ont fêté le sabbat, qu'ils ont circoncis leur chair, et qu'ils sont devenus amis de Dieu par ces pratiques. S'il est vrai que la circoncision purifie l'homme, pourquoi Dieu, qui crée Adam incirconcis, ne se hâte-t-il pas de le circoncire, même après qu'il a péché, puisque la circoncision purifie? Il est certain qu'en le plaçant dans le paradis, tout incirconcis qu'il était, il lui donna le gouvernement du paradis. Ce même Dieu qui plaça notre premier père dans le paradis, sans l'assujettir à la circoncision et à la célébration du sabbat, loua aussi par la même conséquence son fils Abel, qui lui offrait des sacrifices sans être circoncis, sans observer le jour du sabbat, et ii ratifia ce qu'il lui offrait dans la simplicité du cœur, tandis qu'il repoussa le sacrifice de Caïn, son frère, « parce qu'il ne partageait pas également ce qu'il offrait. » Noé n'était pas circoncis; il ne célébrait pas le sabbat. Dieu ne le sauva pas moins du déluge. Que dis-je? Il transporta hors de ce monde le juste Enoch, qui ne connaissait ni la circoncision ni le sabbat, et qui n'a pas encore goûté de la mort, afin que ce candidat de l'éternité nous attestât que nous pouvons plaire également au Dieu de Moïse, sans le fardeau de la loi mosaïque. « Melchisédech, prêtre du Très-Haut, » fut appelé au sacerdoce de Dieu, sans observer la circoncision ni le sabbat. Enfin Loth, frère d'Abraham, nous prouve encore cette vérité, puisque c'est aux mérites de sa justice, et non à la pratique de la loi, qu'il dut d'être épargné dans l'incendie de Sodome.
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Gegen die Juden (BKV)
2. Kap. Schon vor Erlaß des Mosaischen Gesetzes gab es ein Gesetz Gottes für die Stammeltern im Paradies. Es umfaßte als einfaches Gebot des Gehorsams in sich alle positiven Gesetze. Schon vor Erlaß des Mosaischen Gesetzes bezeichnet die Hl. Schrift mehrere Personen als gerecht und Gott wohlgefällig, sie wurden es also durch das Naturgesetz.
Wir wollen also Stellung nehmen und den Kern der Frage selbst in festen Umrissen bestimmen. Warum soll man glauben, Gott, der Schöpfer des All, der Lenker der ganzen Welt, der Bildner des Menschen, der Vater aller Völker, habe das Gesetz durch Moses nur für ein Volk gegeben, und nicht vielmehr sagen, er habe es allen Völkern verliehen? Wenn er es nicht für alle gegeben hätte, dann würde er in keiner Weise Proselyten und Heiden den Übertritt dazu gestattet haben. Gott hat, wie es sich für die Güte und Billigkeit des Bildners des Menschengeschlechtes geziemt, für alle Völker dasselbe Gesetz gegeben, wann er wollte, durch wen er wollte und wie er wollte. Denn zu Anbeginn der Welt gab er auch Adam und Eva das Gesetz, daß sie von der Frucht des in die Mitte des Paradieses gepflanzten Baumes nicht essen sollten; wenn sie dagegen handelten, würden sie des Todes sterben. Dieses Gesetz würde für sie genügt haben, wenn es gehalten worden wäre. Denn wir finden, daß in diesem, Adam gegebenen Gesetze alle Vorschriften enthalten sind, die später durch Moses in so großer Fülle gegeben wurden, nämlich: „Du sollst Gott deinen Herrn lieben aus ganzem Herzen und aus deiner ganzen Seele, du sollst deinen Nächsten lieben wie dich selbst, du sollst nicht töten, nicht ehebrechen, nicht stehlen, kein falsches Zeugnis geben, Vater und Mutter ehren und Fremdes nicht begehren“. Denn das uranfängliche Gesetz wurde Adam und Eva im Paradiese gegeben gleichsam als die Stammutter aller ferneren Vorschriften Gottes. Hätten Adam und Eva also Gott ihren Herrn geliebt, so würden sie nicht gegen sein Gesetz gehandelt haben. Hätten sie den Nächsten geliebt, d. h. sich selber, so würden sie den Einflüsterungen der Schlange nicht geglaubt und also auch den Mord an sich selber nicht begangen haben, indem sie durch Zuwiderhandeln gegen das Gebot Gottes der Unsterblichkeit verlustig gingen. Sie wären auch vom Diebstahl frei geblieben, wenn sie von S. 304der verbotenen Frucht nicht heimlich gekostet hätten. Es würde in ihnen auch nicht der Wunsch entstanden sein, unter dem Baume dem Auge des Herrn zu entgehen, wenn sie nicht Teilhaber an den falschen Versicherungen des Teufels geworden wären, indem sie hofften, wie Gott zu werden. So hätten sie auch Gott nicht beleidigt, der ihr Vater war, weil er sie aus dem Lehm der Erde, der gleichsam den Mutterschoß vertrat, gebildet hatte. Hätten sie Fremdes nicht begehrt, so würden sie von der verbotenen Frucht nicht gegessen haben.
Also in diesem allgemeinen und uranfänglichen Gesetze Gottes, welches nach der Bestimmung Gottes an der Frucht des Baumes den Gegenstand seiner Befolgung haben sollte, waren, wie wir sehen, speziell enthalten alle Vorschriften des späteren Gesetzes, die zu ihrer Zeit veröffentlicht wurden und zum Vorschein kamen. Denn Sache derselben Person, die vorher die Vorschrift erlassen hatte, war es, in der Folgezeit das Gesetz hinzuzufügen, weil eben dieselbe nachher das Amt des Lehrens übernehmen mußte, die ehemals Gerechte zu bilden angefangen hatte. Denn was ist daran Auffallendes, wenn derjenige die Disziplin erweitert, der den Grund dazu gelegt hat, wenn wer angefangen hat, weiter voran schreitet?
Ich behaupte also, vor dem auf steinernen Tafeln geschriebenen Gesetze Moses' existierte ein anderes, nichtgeschriebenes Gesetz, welches auf dem Wege der Natur erkannt und von den Vätern beobachtet wurde. Denn wie konnte Noe als gerecht erfunden werden1, wenn ihm nicht die Gerechtigkeit des Naturgesetzes vorschwebte? Wie konnte Abraham als Freund Gottes bezeichnet werden2, wenn nicht wegen der naturgesetzlichen Redlichkeit und Gerechtigkeit? Wie konnte Melchisedech ein Priester des höchsten Gottes heißen3 wenn es nicht schon vor dem levitischen Priestertume Leviten gegeben hat, die Gott Opfer darbrachten? Somit S. 305ist also das Gesetz nach den Patriarchen dem Moses übergeben worden nach dem Auszuge aus Ägypten, nach Verlauf und Dauer vieler Zeiten. Denn erst 430 Jahre nach Abraham ist das Gesetz gegeben worden. Daraus ersehen wir, daß es auch vor Moses schon ein Gesetz Gottes gab und nicht auf dem Horeb allein, auch nicht erst auf Sina oder in der Wüste, sondern daß es älter ist und zuerst im Paradiese gegeben, dann für die Patriarchen und daher auch für die Juden zu bestimmten Zeiten reformiert wurde. Daher achten wir nicht mehr auf das Gesetz Moses', als auf das ursprüngliche, sondern auf ein nachfolgendes, welches Gott zur bestimmten Zeit auch den Heiden anbot, und da es durch die Propheten verheißen war, verbesserte, wobei er darauf hinwies, daß das Gesetz, wie es zu bestimmter Zeit durch Moses gegeben sei, so auch als ein zeitweilig beobachtetes und gehaltenes werde angesehen werden. Auch möchten wir Gott, der nach der Beschaffenheit der Zeiten die Gesetzesvorchriften zum Heile der Menschen verbessert, die Gewalt dazu nicht absprechen.
Wer behauptet, es müsse auch jetzt noch der Sabbat beobachtet werden als Mittel zum Seelenheil und die Vornahme der Beschneidung am achten Tage wegen der Todesdrohung, der möge uns erst zeigen, daß in der Vorzeit die Gerechten den Sabbat gehalten und sich beschnitten haben und so Freunde Gottes geworden sind. Denn wenn es die Beschneidung ist, die den Menschen rein macht, warum hat Gott den Adam als Unbeschnittenen erschaffen und ihn nicht beschnitten, wenigstens nach seinem Fehltritt, wenn die Beschneidung reinigt? Indem er ihn ins Paradies setzte, hat er dem Paradiese sicher einen Unbeschnittenen zum Bewohner und Vorgesetzten gegeben. Da Gott also den Adam ohne die Beschneidung und die Beobachtung des Sabbats ließ, so war es konsequent, daß er auch dessen Sprößling, den Abel, der ihm Opfer darbrachte, belobte, obwohl derselbe Beschneidung und Sabbate nicht kannte, und daß Gott wohlgefällig aufnahm, was er in der Einfalt seines Herzens darbrachte, dagegen das Opfer seines Buders Kain verwarf, der seine Opfer nicht richtig verteilte. S. 306Den Noe, der auch unbeschnitten war und keinen Sabbat hielt, rettete Gott desungeachtet aus der Sündflut, Den Enoch, der auch unbeschnitten war und keinen Sabbat hielt, entrückte Gott als höchst gerechten Mann aus dieser Welt. Er hat den Tod noch nicht gekostet, damit er, bereits im Besitz der Ewigkeit, uns die Lehre gebe, daß auch wir ohne die Lasten des Gesetzes Moses' Gott wohlgefällig sein können. Melchisedech, Priester des höchsten Gottes, wurde als Unbeschnittener und ohne Beobachtung der Sabbate zum Priestertum Gottes auserkoren. Auch Loth, der Bruder Abrahams, beweist es, weil er wegen der Verdienste seiner Gerechtigkeit ohne die Beobachtung des Gesetzes aus dem Brande Sodomas befreit wurde.