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Je vous connaissais, grâce à l'éclat de votre renommée, grâce encore à ces nombreux et illustres chrétiens qui ont pu contempler dans votre personne, bienheureux et vénérable Pontife, la vivante image de Jésus-Christ. Du nombre de ces privilégiés qui ont pu jouir de votre présence corporelle, je compte surtout mon frère Alype qui a été reçu par vous avec tant de bienveillance, qui a joui de vos entretiens dictés par la plus douce et la plus affectueuse paternité, qui a été votre convive, et qui enfin, malgré les trop courts instants passés auprès de vous, a pu s'éprendre de l'affection la plus vive pour votre sainteté, vous entretenir de lui et de moi, et me convaincre à son retour que je vous connais d'autant mieux que vous daignez m'honorer de l'amitié la plus sincère. Malgré la sublime prééminence qui vous appartient, vous ne dédaignez pas de vous faire l'ami des petits, et de leur rendre amour pour amour. En effet, d'où l'amitié tire-t-elle son nom, si ce n'est de l'amour, et où peut-elle avoir sa source, si ce n'est en Jésus-Christ, de qui seul elle tient la durée et le bonheur? Alype m'a donc appris à vous connaître mieux encore; ma confiance en vous ne tonnait plus de bornes, et j'ose communiquer à votre béatitude les réflexions que m'inspirent les événements dont nous sommes les témoins, et qui provoquent d'une manière si pressante tous les efforts de notre sollicitude épiscopale.
