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Works Augustine of Hippo (354-430) De nuptiis et concupiscentia Du mariage et de la concupiscence
LIVRE PREMIER. L’HONNEUR DU MARIAGE.

CHAPITRE PREMIER. SUJET DU LIVRE.

1. Bien-aimé fils, de nouveaux hérétiques, aux yeux desquels la grâce de Jésus-Christ pour la rémission des péchés ne paraît aucunement nécessaire aux enfants qui viennent de naître, rions accusent de condamner le mariage, ainsi que l'action créatrice que Dieu exerce par l'intermédiaire de l'homme et de la femme dans la formation des enfants. Ils fondent cette accusation sur la doctrine de la transmission du péché originel, telle que nous la formulons hautement, d'après ces paroles de l'Apôtre : «Le péché est entré dans le monde par un seul homme, et la mort parle péché; c'est ainsi que la mort est passée dans tous les hommes par celui en qui tous ont péché1». Comme conséquence de cette doctrine, nous affirmons sans hésiter que, par le fait même de leur naissance, tous les enfants sont soumis à l'esclavage du démon jusqu'à ce qu'ils renaissent en Jésus-Christ, car ce n'est que par sa grâce qu'ils sont soustraits à la puissance des ténèbres, et qu'ils acquièrent des droits au royaume de Celui qui a voulu naître comme la fleur immaculée d'une virginité sans tache2. Telle est notre doctrine, contenue dans la règle la plus ancienne et la plus inébranlable de la foi catholique. Et c'est à son occasion que ces novateurs, ces .fauteurs de dogmes mensongers et pervers, ne trouvant dans les enfants aucun péché qui ait besoin d'être purifié dans le bain de la régénération, nous accusent de condamner le mariage, et de soutenir que les enfants qui en naissent ne sont pas l'oeuvre de Dieu, mais l'oeuvre du démon. Se peut-il une calomnie plus grossière et plus ignorante? Ils ne comprennent donc pas que le mariage peut rester ban en lui-même, quoiqu'il ait pour conséquence la transmission du péché originel; eh! prétendraient-ils justifier le crime de l'adultère et de la fornication, sous prétexte qu'il en résulte un bien naturel, l'enfant qui en est le fruit? Le péché, peu importe de quelle manière il soit contracté par les enfants, est évidemment l'oeuvre du démon; de même, de quelque manière que naisse l'homme, il est toujours l’oeuvre de Dieu. En écrivant ce livre, j'ai donc pour but, autant que Dieu voudra bien m'en donner la grâce, d'établir une distinction essentielle entre le mal de la concupiscence, source et principe du péché originel pour l'enfant qui y prend naissance, et la bonté du mariage en lui-même. Si l'homme n'avait pas péché, jamais cette honteuse concupiscence, effrontément louée par ces novateurs téméraires, n'aurait existé; d'un autre côté, lors même que le péché n'aurait pas été commis, le mariage aurait existé; tout aurait été vie dans la génération des enfants, tandis que maintenant rien de semblable ne saurait se faire dans ce corps de mort3.


  1. Rom. V, 12.  ↩

  2. Coloss. I, 13. ↩

  3. Rom. VII, 24. ↩

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Du mariage et de la concupiscence

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