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Works Jerome (347-420) Ad Furiam, de viduitate servanda Conseils sur la viduité
PARTIE I.

4.

C'est donc l'ouvrage d'une grande vertu et d'une exacte précaution de vaincre ce qui est né avec nous , de vivre dans un corps comme si l'on n'en avait point, de combattre contre nous-mêmes tous les jours, et d'observer avec les cent yeux de l'Argus de la Fable un ennemi enfermé dans nous-mêmes. C'est ce que disait saint Paul : « Quelque autre péché que l’homme commette, il est hors du corps; mais celui qui commet fornication pèche contre son propre corps. »Les médecins qui ont écrit des propriétés du corps humain, et entre autres Galien, assurent que celui des enfants, des jeunes gens, des hommes formés et celui des femmes sont naturellement chauds; de sorte que les viandes qui peuvent augmenter cette chaleur leur sont contraires ; et de là ils concluent qu'ils doivent user de choses froides. Il n'en est pas de mène des vieillards, à qui le vin vieux et tout ce qui est chaud est propre parce qu'ils sont pleins de pituite et d'humeurs froides. « Prenez garde à vous, » dit le Sauveur, « de peur que vos coeurs ne s'appesantissent par l'excès des viandes et du vin et par les inquiétudes de cette vie. » L'Apôtre ajoute : « Ne vous laissez pas aller aux excès du vin, d'où naissent les dissolutions. » C'est pourquoi le premier avis que je vous donne est de mettre de l'eau dans votre vin jusqu'à ce que l'âge ait tempéré les ardeurs de votre première jeunesse; ou, si quelque infirmité vous en empêche, suivez l'avis que saint Paul donne à Timothée : «Usez d'un peu de vin à cause de votre estomac et de vos fréquentes maladies. » Ensuite prenez garde de ne point manger de ce qui est chaud ; et je ne parle pas seulement de la chair, dont le vaisseau d'élection a dit: «Il est bon de ne point manger de chair et de ne point boire de vin, » mais encore des légumes, qui enflent et qui appesantissent. Sachez qu'il n'y a rien de plus convenable à la jeunesse chrétienne que les herbes : « Que celui qui est malade, » ajoute saint Paul, « mange des herbes; » et il dit en un autre endroit : « Car il faut éteindre le feu de nos corps par des viandes froides. » Daniel et les trois enfants ne vivaient que de légumes, quoiqu'ils fussent dans un âge d'innocence. Nous ne cherchons pas dans cette nourriture la beauté du corps, dont ceux-ci furent récompensés, mais la force de l'âme qui augmente à proportion que le corps s'affaiblit. De même quelques-uns de ceux qui travaillent à devenir chastes succombent au milieu de la carrière, car, faisant consister toute l'abstinence à ne point manger de chair, ils se chargent l'estomac de légumes qui leur auraient été profitables s'ils en avaient mangé avec modération. Il n'y a rien qui nous échauffe davantage que l'indigestion qui naît des viandes prises avec excès. J'aime mieux, ma fille, avoir quelque confusion de parler si librement que hasarder la cause que je défends. Estimer, un poison tout ce qui peut faire naître la volupté. Un repas léger et un estomac légèrement chargé sont préférables à une abstinence de trois journées entières; il vaut mieux manger tous les jours un peu que manger rarement et se rassasier entièrement. La pluie qui tombe insensiblement est plus fertile que ces orages qui, venant avec précipitation, ravagent la campagne. Quand vous êtes à table, songez à vous appliquer ensuite à la lecture et à la prière : ayez un nombre fixé de pages de l’Ecriture sainte à lire. Payez tous les jours ce tribut à votre Sauveur, et ne vous endormez jamais que vous n'en soyez quitte. Après l'Écriture sainte, lisez les ouvrages des savants hommes dont la foi est sans reproche, et ne cherchez point de pierres précieuses dans la boue; au contraire, pourvu que vous puissiez en posséder une seule ne balancez pas à sacrifier toutes les autres; que la passion que vous pouvez avoir pour les perles et les habits somptueux cède à l'amour des livres sacrés. Entrez dans la terre de promission,où le miel et le lait se trouvent en abondance; portez comme Joseph un habit de diverses couleurs, percez vos oreilles, comme Jérusalem, de la parole de Dieu, afin que l’on y voie pendre les grains précieux d'une moisson nouvelle. Vous avez auprès de vous l'illustre Exupère, qui est dans un âge avancé et dont la foi est éprouvée : il peut vous donner souvent des avis salutaires. Employez les richesses injustes à vous faire des amis qui vous reçoivent dans les tabernacles éternels ; faites part de votre bien à ceux qui ont besoin de pain et non pas à ceux qui vivent dans l'opulence, afin de rassasier les uns et de ne pas augmenter le luxe des autres. Soyez touchée de compassion pour les pauvres; donnez à tous ceux qui vous demanderont, mais particulièrement aux fidèles; habillez les nus , donnez à manger à ceux qui ont faim , visitez les malades. Quand vous étendrez la main pour donner quelque chose, mettez-vous Jésus-Christ devant les yeux, et prenez garde d'enrichir les autres pendant qu'il mendiera un morceau de pain. m'ayez point de commerce avec les jeunes gens ni avec ceux qui sont toujours bien frisés; bannissez de votre maison les musiciens et les joueurs d'instruments comme des suppôts de Satan ; n'usez point de la liberté des veuves en sortant souvent accompagnée d'une foule d'eunuques.

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