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Works Lactantius (250-325) Divinae Institutiones Institutions Divines
LIVRE PREMIER.

II.

Nous avons donc entrepris de tirer la vérité des ténèbres dont l'erreur l'a couverte jusqu'ici, et de la faire paraître dans tout l'éclat qui lui est naturel : mais nous n'avons pas cru devoir commencer par cette question célèbre, qui semble d'abord se présenter d'elle-même; savoir : s'il y a une providence qui veille sur toute la nature, ou si toutes choses ayant été formées par le hasard lui doivent aussi leur conservation. Démocrite a été l'auteur de cette opinion, et son disciple Épicure l'a pareillement enseignée. Mais ces deux philosophes n'ont fait que renouveler l'impiété de deux fameux athées,1 dont le premier doutant de la divinité, et le second la niant absolument, s'accordaient en cela, qu'ils ôtaient à la Providence le gouvernement de l'univers.

Les stoïciens au contraire ont toujours soutenu que le monde n'avait pu être formé que par cette souveraine puissance, et ne pouvait se conserver que par ses soins. Cicéron même, quoiqu'il fût académicien déclaré, abandonna sur ce point l'incertitude de sa secte, pour confirmer par plusieurs arguments affirmatifs le sentiment des stoïciens, et le fortifier par de nouveaux raisonnements: ce qu'il fait dans plus d'un ouvrage, mais principalement dans celui qu'il a composé sur la Nature des Dieux. Et certes, pour convaincre de fausseté l'opinion de trois ou quatre philosophes, il n'y a qu'à leur opposer le témoignage unanime des peuples et des nations entières, qui n'ont là-dessus qu'une même voix et un même langage. Car quel est l'homme assez grossier, et dont l'esprit et les mœurs soient si sauvages et si brutes, qui, levant les yeux au ciel, ne soit convaincu de la nécessité d'une providence, quoiqu'il puisse ignorer quel est le Dieu qui la fait agir, lorsqu'il vient à contempler la disposition des corps célestes, leur mouvement, leur étendue, leur durée, leur utilité, leur éclat, leurs effets. Et il ne se peut qu'il ne conçoive en même temps, que ce qui se maintient dans un ordre si admirable, et se meut par des ressorts si justes, ne soit l'effet d'une cause encore plus excellente, et d'une sagesse qui ne peut être que celle d'un Dieu? Il n'est donc rien de plus aisé que de produire des preuves de cette première vérité; mais parce que cette matière a été beaucoup agitée de part et d'autre, et que les ennemis de la Providence ont été plus d'une fois vaincus et désarmés par ses défenseurs, nous ne nous y arrêterons pas davantage, d'autant plus que nous serons obligés dans le cours de cet ouvrage de toucher souvent le même sujet, qui se trouve si naturellement lié aux autres que nous devons traiter, que nous ne saurions en entamer aucun qui n'ait quelque rapport avec la divine providence.


  1. Protagoras et Diagoras. ↩

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