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Works Jerome (347-420) Explication de la parabole de l'enfant prodigue

5.

« Et cet homme l'envoya dans sa maison des champs pour y garder les pourceaux. » Le pourceau est un animal immonde qui ne se plaît que dans la fange. Telle est aussi la nature des démons : ils aiment le sang des victimes immolées aux idoles , et ils se repaissent d'un holocauste plus précieux encore, de la mort de l'homme lui-même. Il l'envoya donc dans sa maison pour y garder les pourceaux , c'est-à-dire qu'il se l'asservit et lui fit immoler son âme.

« Il désirait se nourrir des cosses que mangeaient les pourceaux, mais personne ne lui en donnait. » Nous voyons dans ce jeune homme une nouvelle application des terribles paroles qu'Ezéchiel adresse à Jérusalem: « A la différence des autres prostituées, tu as payé le prix de ta prostitution au lieu de le recevoir. » Après avoir dissipé tout son bien, il est réduit à garder les pourceaux et souffre toutes les angoisses de la misère et de la faim. Les basses voluptés, les passions impures, tous les vices, en un mot, sont la nourriture des démons. Ces ennemis de notre salut ont-je ne sais quoi de séduisant et de corrupteur; ils savent nous attirer par les funestes appâts du plaisir; aussitôt qu'ils se présentent à nous ils éveillent et excitent nos passions. Ce jeune homme ne pouvait assouvir les siennes , car la volupté laisse toujours après elle le vide et l'insatiété. Lorsqu'une fois le démon a pu par ses artifices séduire une âme et l'assujettir à sa tyrannie, il ne se met pas en peine de la plonger plus avant dans le crime, parce qu'il sait qu'elle est déjà frappée de mort. C'est ainsi que nous voyons une foule d'idolâtres mourir de faim et expirer dans l’indigence; à eux aussi on peut appliquer ces paroles du prophète. « Tu as payé toi-même ceux qui t'aimaient, et tu n'as pas reçu d'eux le prix de la prostitution. »

« Il désirait se nourrir des cosses que mangeaient les pourceaux, mais personne ne lui en donnait. » On peut encore donner un autre sens à ces paroles. La poésie, la fausse sagesse du monde, la vaine éloquence des rhéteurs sont la nourriture des démons. Elles ont des beautés et des agréments qui charment tous les hommes; leur agréable cadence et leur douce harmonie, en flattant l'oreille, saisissent l'esprit et enchantent le cœur; mais étudiez avec attention ces sortes d'ouvrages, vous n'en tirez qu'un son vide qui frappe et étourdit les oreilles; vous n'y trouvez ni ce goût de la vérité qui rassasie l'esprit , ni ce pain de la justice qui nourrit une âme chrétienne. Le Deutéronome nous peint cette sagesse mondaine sous la figure d'une femme faite prisonnière à la guerre si quelqu'un d'entre les enfants d'Israël voulait l'épouser, il devait auparavant lui couper les ongles et lui raser les cheveux, et ce n'était qu'après l'avoir purifiée de la sorte qu'il pouvait la prendre pour épouse; vaine et ridicule cérémonie, si on la prend à la lettre. Nous usons de cette salutaire précaution lorsque nous lisons les livres des philosophes, ou qu'il tombe entre nos mains quelque ouvrage de ces pré tendus sages du siècle. Ce que nous y trouvons de bon et d'utile , nous l'accommodons aux principes de notre religion; les choses superflues, par exemple ce qu'ils disent de l'amour, des idoles, de l'attachement aux choses du siècle, nous le rejetons comme inutile; ce sont les ongles et les cheveux de la femme captive que nous devons retrancher. Ainsi, l'apôtre saint Paul défend aux chrétiens de manger dans un lieu consacré aux idoles. « Prenez garde, leur dit-il,.. que cette liberté que vous vous donnez ne soit aux faibles une occasion de chute; car si l'un d'eux voit un de ses frères, plus instruit que lui, assis à table dans un lieu consacré aux idoles, ne sera-t-il pas porté, lui dont la conscience est encore faible, à manger aussi de ces viandes impures? Par votre science vous perdriez une âme pour laquelle Jésus-Christ est mort. » N'est-ce pas dire en d'autres termes : N'ouvrez pas les livres des philosophes, des poètes et des orateurs; ne mettez pas votre plaisir à lire ces sortes d'ouvrages ?

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Explication de la parabole de l'enfant prodigue

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