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Œuvres Tertullien (160-220) De virginibus velandis

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De Virginibus Velandis

IV.

[1] Quatenus autem et de scripturis adversus veritatem argumentari consuetudo est, statim opponitur nobis nullam mentionem virginum ab apostolo factam, ubi de velamine praefinit, sed tantum mulieres nominatas, cum, si voluisset et virgines tegi, de virginibus quoque cum mulieribus nominatis pronuntiasset, 'quomodo illic', inquit, 'ubi de nuptiis tractat, quid observandum sit etiam de virginibus declarat'; itaque non contineri eas lege velandi capitis ut non nominatas in hac lege, immo ex hoc velari, qua non iubentur, quae neo nominantur. [2] Sed et nos eandem argumentationem retorquemus. Qui enim sciebat in alias utriusque generis facere mentionem -- virginis dico et mulieris, id est non virginis -- ex causa distinctionis, in his, in quibus non nominat virginem, non faciens distinctionem ostendit condicionis communionem. [3] Ceterum potuit hic quoque constituere differentiam inter virginem et mulierem, sicut alibi dicit: Divisa est mulier et virgo. Igitur quas non divisit tacendo, in altera uniit. Nec tamen quia illic divisa est et mulier et virgo, hic quoque patrocinabitur illa divisio, ut quidam volunt. [4] Quanta enim alibi dicta non valent, ubi dicta scilicet non sunt! nisi si eadem sit causa quae alibi, ut sufficiat semel dictum. Illa autem causa virginis et mulieris longe divisa est ab hac specie. Divisa est, inquit, mulier et virgo. Quare? quoniam innupta, id est virgo, cogitat ea, quae, sunt domini, ut sit sancta et corpore et spiritu, nupta autem, id est non virgo, cogitat quomodo placeat viro. [5] Haec erit interpretatio divisionis illius, nullum habens locum in isto capitulo, in quo neque de nuptiis neque de animo et cogitatu muliebri et virginis pronuntiatum, sed de capite velando. Cuius nullam volens esse disceptationem spiritus sanctus uno nomine mulieris etiam virginem intelligi voluit, quam proprie non nominando a muliere non separavit et non separando coniunxit ei, a qua non separavit. [6] Novum est nunc ergo principali vocabulo uti et cetera nihilominus in eo vocabulo intelligi, ubi nulla est necessitas singillatim distinguendae universitatis? Naturaliter compendium sermonis et gratum et necessarium est, quoniam sermo laciniosus et onerosus et vanus est. Sic et generalibus vocabulis contenti sumus comprehendentibus in se specialium intellectum. [7] Ergo iam de vocabulo ipso. Naturale vocabulum est femina, naturalis vocabuli generale mulier, generalis etiam speciale virgo vel nupta vel vidua vel quot etiam aetatis nomina accedunt. Subiectum est igitur generali speciale, quia generale prius est, ut subcessivum antecessivo et portionale universali: in ipso intelligitur, cui subicitur, et in ipso significatur, quia in ipso continetur. [8] Sic nec manus nec pes nec ullum membrorum desiderat nominari corpore nominato; et si mundum dixeris, illic erit et caelum et quae in eo, sol et luna et sidera et astra, et terra et freta et omnis census elementorum. Omnia dixeris, cum id dixeris, quod ex omnibus constat. Sic et mulierem nominando quicquid est mulieris nominavit.

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Du voile des vierges

IV.

Au reste, comme c'est une habitude de se servir des Ecritures pour argumenter contre la vérité, on ne manque pas de nous objecter aussitôt que l'Apôtre n'a nullement parlé des vierges, quand il recommande le voile, mais qu'il n'a fait mention que des femmes; que s'il avait voulu que les vierges fussent voilées, il les aurait nommées séparément après avoir nommé les femmes. Ainsi, ajoute-t-on, lorsqu'il traite du mariage, il prescrit en particulier quelle règle doivent observer les vierges. Par conséquent, elles ne sont point assujetties à la loi du voile, puisque leur nom n'est pas prononcé dans cette loi. Il y a plus; par là même qu'elles n'y sont pas nommées, il est clair que l'ordre n'est pas pour elles.

Nous pouvons retourner le même raisonnement contre les adversaires. Puisque l'Apôtre sait établir une distinction entre la vierge et la femme, c'est-à-dire celle qui n'est pas vierge, quand il est besoin de distinguer, là où il ne nomme pas la vierge, sans établir cette différence, il prouve qu'il y a communauté de règle. Au reste, il lui était facile d'établir ici encore une différence entre la vierge et la femme, de même qu'il a dit ailleurs: « La femme et la vierge sont distinctes. » Par conséquent, il a tacitement confondu celles qu'il n'a pas distinguées.

Toutefois, de ce que la femme et la vierge sont distinguées ici, cette différence ne sera point pour eux une autorité, comme le veulent quelques-uns: combien de paroles semblables ne doivent pas s'entendre ici et là dans le même sens, puisque les paroles n'ont la même valeur qu'autant que le motif est le même, pour le dire une fois en passant! Mais l'espèce dans laquelle l'Apôtre distingue la femme d'avec la vierge est bien différente de l'espèce présente. « Il y a, dit-il, de la différence entre la femme et la vierge. Pourquoi? Parce que celle qui n'est pas mariée, c'est-à-dire la vierge, pour être pure de corps et d'esprit, ne s'occupe que des choses de Dieu. Au contraire, celle qui a un époux, c'est-à-dire qui n'est pas vierge, songe à plaire à son époux. » Voilà l'explication de cette différence, qui n'a point lieu dans la question dont il s'agit maintenant, dès qu'il n'est parlé ni du cœur ni des pensées de la femme et de la vierge, mais seulement de voiler la tête. Le Saint-Esprit ne voulant donc pas qu'il y eût là-dessus la plus légère différence, a compris sous le seul nom de femme la vierge elle-même: en ne la nommant pas expressément, il ne l'a pas séparée d'avec la femme, et en ne la séparant pas, il l'a jointe à celle dont il ne l'a pas séparée. Est-ce donc chose si nouvelle que de se servir du mot le plus étendu pour comprendre les espèces dans sa généralité, là où il n'est pas nécessaire de distinguer les parties du tout? La brièveté du discours est de sa nature agréable et nécessaire, de même que la prolixité est embarrassée, importune, inutile. Voilà pourquoi nous nous contentons de termes généraux qui embrassent dans leur universalité l'idée des différentes espèces. Venons donc au mot lui-même. Le mot de femme est un terme naturel et général pour tout le sexe. Il comprend la vierge, l'épouse, la veuve, et tout ce qui s'y rattache par son nom ou par son âge. Or, le genre précédant l'espèce, parce qu'il la renferme, de même que l'antécédent son conséquent, et le tout sa partie, l'espèce est énoncée dans le terme qui la contient et signifiée dans le mot qui l'embrasse. Ainsi, quand j'ai nommé le corps, je n'ai plus besoin d'énu-mérer les pieds, les mains, ni aucun membre. De même, si on parle du monde, là se trouvera le ciel et tout ce qu'il renferme, le soleil, la lune, les étoiles, les astres, la terre, la mer, et chacun des éléments. C'est tout dire que dire ce qui compose le tout: ainsi, nommer la femme, c'est donner l'idée de tout le sexe.

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