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On two souls, against the Manichaeans
Chapter 1.--By What Course of Reasoning the Error of the Manichaeans Concerning Two Souls, One of Which is Not from God, is Refuted. Every Soul, Inasmuch as It is a Certain Life, Can Have Its Existence Only from God the Source of Life.
1. Through the assisting mercy of God, the snares of the Manichaeans having been broken to pieces and left behind, having been restored at length to the bosom of the Catholic Church, I am disposed now at least to consider and to deplore my recent wretchedness. For there were many things that I ought to have done to prevent the seeds of the most true religion wholesomely implanted in me from boyhood, from being banished from my mind, having been uprooted by the error and fraud of false and deceitful men. For, in the first place, if I had soberly and diligently considered, with prayerful and pious mind, those two kinds of souls to which they attributed natures and properties so distinct that they wished one to be regarded as of the very substance of God, but were not even willing that God should be accepted as the author of the other; perhaps it would have appeared to me, intent on learning, that there is no life whatsoever, which, by the very fact of its being life and in so far as it is life at all, does not pertain to the supreme source and beginning of life, 1 which we must acknowledge to be nothing else than the supreme and only and true God. Wherefore there is no reason why we should not confess, that those souls which the Manichaeans call evil are either devoid of life and so not souls, neither will anything positively or negatively, neither follow after nor flee from anything; or, if they live so that they can be souls, and act as the Manichaeans suppose, in no way do they live unless by life, and if it be an established fact, as it is, that Christ has said: "I am the life," 2 that all souls seeing that they cannot be souls except by living were created and fashioned by Christ, that is, by the Life.
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Des deux âmes
CHAPITRE PREMIER. L’AME EST UNE SUBSTANCE VIVANTE.
1. L'infinie miséricorde de Dieu a daigné rompre les liens qui m'enchaînaient à la secte manichéenne, et me placer de nouveau dans le sein de l'Eglise catholique. Devenu libre, je puis maintenant mesurer la profondeur de l'abîme où j'étais, et déplorer mon ancien malheur. Si j'avais usé, comme je le devais,. de toutes les ressources qui étaient à ma disposition, je n'aurais pas laissé se dessécher si facilement et en si peu de jours, tous ces germes de la religion véritable qui avaient été déposés en moi, dès mon enfance; je les aurais abrités contre l'erreur et les mensonges de ces hommes faux et trompeurs qui voulaient les arracher de mon âme. Ils m'offraient d'abord cette théorie de deux espèces d'âmes, différentes par leur nature et leurs propriétés, l'une sortie de la substance même de Dieu, l'autre n'appartenant à Dieu par aucun côté, pas même par la création. Or il me suffit, pour repousser ces sophismes, de me rappeler que toute vie, quelle qu'elle soit, par cela même qu'elle est vie, découle nécessairement de la source universelle et du principe unique de la vie; et cette source;, ce principe, que peut-il être, si ce n'est. Dieu? Quant à ces âmes, que les Manichéens appellent mauvaises, ou elles n'ont pas la vie, et dès lors ce ne sont pas des âmes, car alors elles ne sont capables ni de vouloir ni de ne pas vouloir, ni d'aimer ni de haïr; ou bien elles vivent et ont le pouvoir d'être des âmes et d'en faire les fonctions, et c'est ce qu'ils prétendent; mais de quoi vivent-elles, si ce n'est de la vie véritable? Ecoutons Jésus-Christ nous déclarer formellement : « Je suis la vie1 ». Pourquoi dès lors ne pas confesser que toutes ces âmes qui ne sont âmes que parce qu'elles vivent, ont été créées par Jésus-Christ, c'est-à-dire par la vie elle-même?
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Jean, XIV, 6. ↩