III.
Dieu n'a donc pas eu de commencement et il n'aura pas de fin; quant à ses oeuvres, elles ont commencé et elles cessent à un moment donné : tel est le temps et les choses temporelles; d'autres, quoique ayant commencé, ne finiront pas: telle est la vie éternelle promise aux élus. C'est ce que notre auteur n'a pas compris, quand il a dit d'une manière absolue que tout ce qui a commencé finira; il aurait dû penser à un nombre qui commence à l'unité et finit à rien. Imaginez un nombre aussi grand que vous voudrez, si grand qu'il soit il vous paraît toujours Capable d'être augmenté. Pourtant, quelle que soit l'hérésie qu'il embrasse au nom du Christ et contre le Christ, je pense que notre adversaire se promet la vie bienheureuse en Jésus-Christ, dont le commencement coïncidera avec la fin de notre misérable existence ici-bas. Eh bien ! qu'il me dise si cette vie heureuse à laquelle il dorme un commencement, aura ou n'aura pas de fin. Si elle doit en avoir une, comment ose-t-il encore se déclarer chrétien? Si elle ne doit pas en avoir, comment a-t-il osé dire que tout ce qui a commencé aura une fin ?
