1.
Dès que furent tombés entre nos mains, vénéré pontife, les actes du procès dans lequel quatorze évêques de la province de Palestine reconnurent Pélage pour catholique, mes longues hésitations cessèrent, et je compris qu'il était temps enfin d'opposer à sa justification mensongère une réfutation énergique et complète. Lui-même m'avait adressé cette justification, et je l'avais lue avec beaucoup d'attention. Mais comme cette pièce n'était accompagnée d'aucune lettre de sa main, je craignais que mes paroles ne fussent pas conformes à ce qui pourrait être lu dans le procès fait par les évêques. Pélage ne pouvait-il pas nier ce qu'il me disait dans sa justification? et comme un seul témoin ne fait pas foi, ceux qui se laisseraient gagner par ses négations pourraient m'accuser de faux ou du moins de crédulité téméraire. Mais aujourd'hui que j'ai entre les mains les actes du procès, je n'ai plus à hésiter un seul instant; votre sainteté et tout lecteur attentif pourront se prononcer facilement et en toute certitude sur la justification de ses doctrines, et sur la réfutation que je ne crains pas d'y opposer.
