II.
Pour nous, ce n'est point une affectation superbe, formée par l'orgueil d'une indifférence toute cynique, qui nous impose l'obligation de pratiquer la patience; c'est la suprême et. vivante règle d'une doctrine céleste qui nous représente Dieu lui-même comme le plus parfait modèle de la patience. D'abord, « il sème également la rosée de sa lumière sur les justes et les injustes; » il distribue à ceux qui le méritent, comme à ceux qui ne le méritent pas, les bienfaits des saisons, les dons des éléments, les tributs de toute la création; il supporte l'ingratitude des nations qui adorent les bizarres fantaisies de leurs mains et de leurs arts, blasphèment son nom et persécutent ses serviteurs. Enfin, le libertinage, l'avarice, l'iniquité, tous les dérèglements qui chaque jour lèvent de plus en plus la tête, il les souffre, avec une patience qui fait tort à sa grandeur; car plusieurs refusent de croire à Dieu, parce qu'ils le voient si lent à punir le monde.
