V. 4
« Une race passe , et une autre lui succède ; mais la terre demeure ferme dans sa durée. » Depuis le commencement du monde les hommes sont dans une perpétuelle révolution : la mort des uns nous prive de la compagnie de ceux que nous avions coutume de voir, et la naissance de beaucoup d’autres nous met avec des personnes qui n'avaient pas encore paru sur la terre. Mais y eut-il jamais de vanité et de misère plus réelle que celle-ci? l'homme couronné d'honneur et de gloire, comme le maître et le roi de la terre, passe comme une ombre et est bientôt réduit en poudre, pendant que la terre, qui n'était faite que pour l'homme, demeure toujours stable et ne connaît point de changement dans sa durée. Quid hâc vaniùs vanitate.
